Non classé, Science-Fiction

Goldorak

Goldorak

auteur

Xavier Dorison

illustrateurs

Denis Bajram
Brice Cossu
Alexis Sentenac

éditeur

Kana Classics

ISBN 

9782505078463

1ère parution

2021

âge conseillé

A partir de 15 ans
mais si vous avez vu Goldorak !

Genre

Science-Fiction

Quatrième de couverture

La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa sœur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Mais, des confins de l’espace, surgit le plus puissant des Golgoths : l’Hydragon. Alors que le monstre de l’ultime Division Ruine écrase les armées terriennes, les exigences des derniers représentants de Véga sidèrent la planète : sous peine d’annihilation totale, tous les habitants du Japon ont sept jours pour quitter leur pays et laisser les envahisseurs coloniser l’archipel. Face à cet ultimatum, il ne reste qu’un dernier espoir… Goldorak.

43 ans après sa première apparition à la télévision, certains des enfants de Goldorak sont devenus des auteurs de Bande Dessinée reconnus. Ils rendent aujourd’hui un vibrant hommage au plus célèbre des robots de l’espace.

Mon expérience de lecture

Je suis tombée sur ce titre en me précipitant acheter mes volumes de Gagner la guerre en BD, complètement intoxiquée par l’épouvantable et haïssable Benvenuto Gesufal. L’album trônait en tête de gondole. Impossible de le louper. Si le titre m’a tout d’abord attirée, j’avoue que ma première réaction fut :


Pourquoi – diantre – ont-ils remplacé Actarus par Albator pour piloter Goldorak ?


J’ai commencé à feuilleter l’ouvrage par pure curiosité nostalgique et j’avoue que les dessins ainsi que les couleurs pop et dynamiques m’ont séduite.
Hop ! Dans la pile à lire – j’en avais vraiment besoin, je n’avais plus rien à lire.



Après être tombée amoureuse de Chi, avoir fini le premier tome – puis ingurgité les 11 suivants parce que, voilà, quoi, c’était vraiment urgent de lire l’intégrale de Chi là tout de suite, tant pis pour mon Neil Gaiman qui est au point mort depuis des semaines –, j’ai donc activé ma machine à remonter le temps pour vivre un moment 100 % régressif.

Un long résumé nous raconte l’intégralité du dessin animé en ouverture de l’album, jusqu’à son dénouement – qui m’a personnellement toujours posé un gros cas de conscience, mais que je ne révélerai pas pour ne pas spoiler les jeunes.
Normal ! L’histoire démarre 10 ans après le dernier épisode de Goldorak. Mieux vaut se rafraîchir la mémoire (ou regarder l’intégralité des saisons de notre jeunesse, si vous ne connaissez pas l’univers) sinon vous serez un peu perdus.

Après une introduction lunaire qui réveillera des frissons végaliens aux anciens enfants de ma génération, nous découvrons Vénusia et Alcor tentant – pendant 3 pages et demie – de mener une vie normale avant de subir l’attaque d’un monstrueux Golgoth manifestement issu du côté obscur de l’industrie pétrolière – ce qui nous permet de noter au passage que, sur Véga, on n’a peut-être plus de planète, mais on a du pognon.

Vénusia, interne en chirurgie se retrouve en mauvaise posture. Elle appelle Alcor – qu’elle n’a plus contacté depuis 10 ans – pour la sauver, elle et un jeune patient de son hôpital dévasté par l’ignoble Hydragon pétrolifère.

Évidemment, les deux anciens acolytes de la patrouille des aigles n’en resteront pas là et l’équipe se reformera à nouveau autour du Professeur Procyon afin de lutter contre l’envahisseur avec, bien sûr, Goldorak, ce merveilleux robot des temps nouveaux ! Nouveaaaaaaaaaaaaaaaaaaux ! – Pardon, je m’emporte.


photo E.R. Link – © mars 2022

Mon avis

Globalement, je l’avoue très sincèrement, j’ai bien aimé cette réactualisation du mythe de mon enfance. Le scénario est régressif tout en se montrant plus mature, en raison de l’âge des personnages qui – même si ça ne se voit pas trop – ont malgré tout mûri.

Le départ d’Actarus et de Phénicia vers Euphor est raconté, avec une séquence très… Gladiator… et les raisons de leur retour sur Terre avec Goldorak est également expliqué.

J’ai vraiment apprécié le regard humain porté vers les Végaliens, pères et mères de familles, exilés d’une planète détruite, désœuvrés et chassés de tous les endroits qu’ils essaient de gagner – avec un sens discutable de la diplomatie, je le concède.


J’ai aimé le fait que le héros d’un peuple soit perçu comme le monstre d’un autre.


J’ai trouvé que cela apportait une nuance plus adulte et plus actuelle au récit. Plus moderne aussi. Les frontières manichéennes sont floutées pour laisser davantage de place à la réflexion sur les relations des peuples les uns envers les autres. Un comportement que l’on peut questionner à toute époque de l’humanité. Y compris, hélas, aujourd’hui, en 2022.

En revanche, j’ai eu un peu plus de mal avec ce vieillissement de 10 ans prêtés aux personnages, pas vraiment raccord avec l’évolution de la technologie employée.
J’avais 7 ans quand je regardais Goldorak. La technologie générale était similaire à la mienne (hormis les robots et les Golgoths, bien sûr, mais là, on est dans la SF).
Ici, les personnages de la BD utilisent une technologie de 2021, mais n’ont vieilli que de 10 ans.
Moi, perso, avec mes 40 piges dans les dents, je prends clairement un coup de vieux !


Les salopiauds !


Pas une ride, toujours interne en médecine – va falloir penser à la thèse, Vénusia. Je sais que les études sont longues, mais tout de même. Ils vont jusqu’à rentrer dans leurs vieilles combinaisons moulantes de pilotage, ces enfoirés !

La fin reste teintée d’espoir – sauf en ce qui concerne le diplôme de Vénusia, la dernière image suggérant qu’elle a dû poser quelques semaines de congés, même si cette dernière image nous fait aussi comprendre qu’elle ne doit plus avoir beaucoup de problèmes d’argent – et a trouvé un joli écho en moi en me rappelant un peu un personnage insolite d’Arkania, un arbre pour être exacte – oui, j’ai un personnage arbre dans mon roman, c’est possible. Et je précise, cela n’a rien à voir avec le fait que sur les dernières pages on y voit un humain bleu aux cheveux blancs !

Bref, j’ai bien aimé. Mais je ne recommanderais cette lecture qu’à des personnes connaissant déjà l’univers de Go Nagai, car pour moi, si l’ensemble est très plaisant, cela reste un énorme fan service.


Verdict

Science-Fiction

Dune #1 – Frank Herbert

Le Cycle de Dune – Frank Herbert
#1 Dune

auteur

Frank Herbert

Traducteur

Michel Demuth

éditeur

Pocket
352 pages

Genre

Science-fiction

ISBN 

2266155482

1ère parution

1965

âge conseillé

à partir de 16 ans

Quatrième de couverture

Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers achète à n’importe quel prix.
Richesse très convoitée : quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi mystique. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et qui, à la tête des commandos de la mort, changera le cours de l’histoire.
Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique ; elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l’espèce. Tout est fécond dans ce royaume, y compris ses défaillances.
Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire ?

Mon expérience de lecture

J’entends parler de Dune depuis ma plus tendre enfance. J’étais déjà familière d‘Arrakis, des vers des sables, de l’épice ou de Paul. On m’en a parlé et reparlé, nourrissant mon imaginaire à travers des discussions de passionnés, de geeks ou mes tentatives de visionnage de la version de David Lynch, sortie en 1984.

C’est donc naturellement que j’ai voulu puiser l’épice à sa source pour confronter mes représentations avec sa réalité. Celle de ma propre interprétation.

J’ai donc lu le T1 du Cycle de Dune. Et là, comme toute œuvre portée aux nues jusqu’à en être canonisée, il est arrivé ce qui devait hélas arriver : la déception.

Dès le début, je me suis retrouvée face à un texte pompeux. Alors oui, Frank Herbert a créé une géopolitique, un monde, des peuples, des rites et le vocabulaire qui va avec, mais il ne donne aucune clé pour rendre sa mythologie lisible.


Tout se prend au sérieux. Chaque réflexion est tournée comme un apophtegme. Comme si Herbert proposait, avant l’heure, des panneaux Facebook à chaque phrase qu’il écrivait.


Je suis curieuse de découvrir l’adaptation de Denis Villeneuve et comprends mieux les échecs des précédentes versions cinéma. Dune est un pur produit littéraire qui ne peut être abordé que dans son art.

Les monologues intérieurs ne sont pas adaptables sur un écran. Car il y a très peu d’action quand on analyse le texte de plus près, et cette action n’est pas photogénique.
L’épreuve du Gom Jabbar par exemple : la main dans une boite, une aiguille près du cou, ce n’est pas spectaculaire.

Le cinéma est un art du spectacle, donc du spectaculaire.
Le cinéma ne montre que du visible, là où l’essence du livre réside dans l’invisible, la philosophie, les conflits intérieurs que l’on lit en tant que lecteur omniscient.

Photo  E.R. Link –  © août 2021

Mon avis

Suite à une discussion avec mon amie Jessica Villeneuve (artiste peintre de talent, dont je vous conseille de découvrir le travail), j’ai appris que le texte avait connu une nouvelle traduction à l’occasion la sortie du film, plus fluide. Peut-être la mienne datait-elle un peu. Détail qui me permet de saluer au passage le travail, souvent invisible, des traducteurs. Bravo et merci à vous.

Cet aparté réalisé, je replace Dune dans son contexte. Je mesure à quel point ce texte est fondateur de la SF moderne, quelle que soit la traduction. Néanmoins, je ressors mitigée de ma lecture. Je respecte et m’incline face au travail incommensurable de Frank Herbert, mais je trouve regrettable qu’il l’ait rendu aussi cryptique.

Si on zappe les appendices sur l’écologie de Dune, les motivations du Bene Gesserit ou le lexique de l’impérium, on passe à côté des aspects les plus intéressants de l’œuvre. En gros, il faut lire le mode d’emploi à la fin, avant de s’attaquer au début du livre et de vivre l’aventure.

Hélas, pour un néophyte qui lira (comme moi) dans l’ordre le livre, Herbert semble s’adresser à une élite, donnant aux autres lecteurs (comme moi) le sentiment d’être des parias au QI d’huître.

Résultat : je suis passée à côté de ma lecture. Sans doute me risquerai-je un jour sur le tome 2, avec un texte toiletté et plus moderne. Affaire à suivre…

Verdict

Edit

J’ai rédigé cet article en août 2021 et l’ai publié sur Babelio avant la sortie du film. J’ai depuis visionné la version de Denis Villeneuve et peux compléter cette chronique.

Pour tous ceux que la lecture de cet avis décourageraient dans leur projet de lecture, je vous invite à visionner le film en guise d’entrée en matière. Denis Villeneuve est extrêmement fidèle à la première moitié du tome.

Malgré la longueur du film (2h35), je ne me suis pas ennuyée. Cependant cette fidélité à un prix : l’ensemble reste pompeux, grandiose et relativement froid (ce qui est un paradoxe quand on connaît le climat d’Arrakis).

Une entorse au texte est à relever toutefois : bien qu’ils tentent de rester de marbre, les acteurs laissent entrevoir des émotions sur leurs visages (rappelons que, dans le livre, les personnages ne doivent jamais afficher leurs émotions, d’où les constants monologues intérieurs pour parvenir à les cerner). Quelque part, cet écart du matériau originel n’est pas plus mal, car le résultat aurait été sans âme, n’en déplaise aux puristes.

Le film est une bonne initiation à l’univers d’Herbert, en dépit de ses défauts, et très certainement une bonne entrée pour accéder à la lecture du cycle.